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GLOBAL SOCIETY

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LANCEURS D’ALERTES

LES LANCEURS D’ALERTE

Les lanceurs d’alerte sont de véritables héros. Ils sacrifient leur carrière et leur vie de famille pour dénoncer des injustices, informer sur ce que l’on veut cacher et faire progresser ainsi la transparence et la démocratie. Pour prendre l’exemple d’Antoine Deltour que j’ai eu l’honneur de rencontrer et dont il est possible de soutenir le combat sur Internet car il repasse en justice en avril 2018, celui-ci a alerté et communiqué à des journalistes tous les éléments probatoires concernant l’évitement fiscal de nombreuses multinationales visant à échapper à l’effort de tout-un-chacun pour bâtir des écoles, des hôpitaux, financer les services publics, les protections sociales et autres équipements. La publication des Luxleaks permettra , osons l’espérer, de rétablir un esprit de justice dans ce domaine. Il n’est plus acceptable en effet que le principe le plus élémentaire d’équité fiscale soit foulé au pieds aussi fréquemment par des dirigeants d’entreprise peu soucieux de détourner des ressources budgétaires avec la complicité d’établissements financiers au Luxembourg et ailleurs dans le monde. Il convient de souligner que les deux présidents de la Commission européenne, Mrs J. M.Barroso et J.C. Junker sont deux ardents protecteurs du secret des transactions bancaires. Le premier s’est empressé de rejoindre la banque Goldman-Sachs au terme de son mandat. Quant à son successeur, il fut l’artisan d’une industrie financière au Luxembourg dont la transparence n’est pas la première vertu. Antoine Deltour a été honoré du Prix Sakharov 2015 avec deux autres lanceurs d’alerte, Edward Snowden et Stéphanie Gibaud. En décembre 2015, il est désigné personnalité de l’année par le magazine fiscal professionnel américain Tax Notes International et reçut en 2016 le prix Éthique attribué par Anticor, association indépendante qui lutte contre la corruption et la fraude fiscale et qui promeut l’éthique en politique.
Antoine Deltour a gagné devant la Cour de Cassation en janvier 2018 contre son employeur PricewaterhouseCoopers. Il a dû affronter une nouvelle procédure le 27 mars 2018 pour s’être approprié les documents avant de quitter le cabinet, même s’il ne les a pas ensuite diffusés. Jugement en juin 2018.
Citons également Irène Frachon qui, avec une persévérance et un courage exceptionnels, a mis en lumière le scandale du Mediator face au Laboratoire Servier. Le film La fille de Brest lui rend un hommage mérité.
La volonté de criminaliser les enquêteurs et les lanceurs d’alerte au lieu de juger les dirigeants des sociétés ayant activé des évitements fiscaux massifs concourt à n’en pas douter au désamour des européens pour la technocratie libérale de l’UE. Celle-ci privilégie systématiquement les intérêts des firmes et des banques au détriment des citoyens(nes), de l’environnement et de l’intérêt général.
Nous livrons ci-après un historique assez complet des lanceurs d’alerte à travers le monde. La source Wikipedia à la fois riche et précise sur le sujet permet d’obtenir une information satisfaisante.
Commençons par l’exposé de l’Open source Wikipedia sur Antoine Deltour.

Au Luxembourg

  • Antoine Deltour, lanceur d’alerte dans le cadre des révélations Luxleaks en novembre 2014. Antoine Deltour est un ex-auditeur de la filiale luxembourgeoise du cabinet comptable PriceWaterhouseCoopers, poursuivi par son ancien employeur pour avoir copié des documents qui ont ensuite été à la source des LuxLeaks révélées par l’International Consortium of Investigative Journalism. Ces documents concernent des centaines d’accords fiscaux entre le fisc luxembourgeois et des multinationales (rescrits fiscaux), confirment un système d’optimisation fiscale à grande échelle pratiquée au Luxembourg. Antoine Deltour indique avoir fait fuiter ces documents afin d’éclairer le débat public sur la transparence et la justice fiscale et avoir agi de manière totalement désintéressée6. À la suite de la plainte déposée par son ancien employeur, Antoine Deltour est inculpé en décembre 2014, ainsi que plusieurs autres personnes ayant contribué aux révélations Luxleaks. Il est condamné avant d’être relaxé en janvier 2018 par la Cour de cassation du Luxembourg.

En France

Banque & finance
  • Hervé Falciani, ex-informaticien de la banque HSBC, a fourni à l’administration fiscale française une liste de comptes bancaires non déclarés, en lien avec des soupçons de fraude fiscale et l’affaire des évadés fiscaux46.
  • Stéphanie Gibaud, ex-responsable des relations publiques d’UBS France, est embauchée en 1999 chez UBS (Union des banques suisses). Elle y organise des événements sportifs, artistiques et mondains à l’attention de très riches clients français, et de ceux qui pourraient le devenir. En juin 2008, sa supérieure hiérarchique exige qu’elle efface de son disque dur tous les fichiers contenant les noms des clients et de leur chargé d’affaires. Stéphanie Gibaud refuse d’exécuter cet ordre, et se rend compte qu’UBS organise, en toute illégalité, l’évasion fiscale de nombreux Français fortunés vers la Suisse. Dès lors, elle subit un harcèlement impitoyable de la part de son entreprise. Autant de délits qu’elle contribue à révéler aux autorités judiciaires et à la presse, un acte de résistance qui sera, pour une part importante, à l’origine de « l’affaire UBS ».
  • Jérome Guiot-Dorel, ex-trader de la BRED Banque populaire (groupe BPCE), il dénonce les agissement d’une « banque imaginaire » dans son livre Le vaillant petit Trader, édité en 2014.
  • Serge Humpich, ingénieur, a mis en avant des erreurs de conception dans les cartes bancaires. Il a été condamné à 10 mois de prison avec sursis à la suite d’une démonstration publique réalisée avec plusieurs cartes conçues par ses soins, exploitant les failles qu’il voulait prouver. Cette démonstration a consisté en l’achat de carnets de tickets de métro en présence d’huissiers.
  • Denis Robert et Ernest Backes révèlent l’existence d’une boîte noire de la finance mondialisée avec l’affaire Clearstream dans Révélation$47 en février 2001.
  • la banque Natixis, filiale financière du groupe BPCE, est condamnée par l’arrêt du 16 décembre 2016 de la cour d’appel de Paris à réintégrer un lanceur d’alerte. Il s’agit de la première fois qu’un tribunal français ordonne la réintégration d’un lanceur d’alerte48.
Multinationales
  • Roger Lenglet, philosophe et journaliste d’investigation, et Jean-Luc Touly, juge prud’hommal et ancien agent de maîtrise chez Vivendi Environnement, ont révélé les pratiques douteuses employées en France et dans le monde par les multinationales de l’eau pour s’approprier les marchés publics et s’arroger les aides internationales49. Ils ont dû faire face à plusieurs procédures judiciaires, dont deux ont été lancées par Henri Proglio, alors PDG de Veolia (ex Vivendi), et une par un syndicat de la même société. Deux des trois procédures se sont conclues en faveur des auteurs (un retrait de plainte du PDG et une relaxe). La troisième procédure en diffamation leur a valu une condamnation à un euro symbolique pour avoir qualifié de « détournement » une opération de transfert, sur des comptes irlandais, de 4,5 milliards d’euros qui devaient initialement servir à entretenir et renouveler les canalisations des 8 000 communes françaises qui avaient versé ces fonds, et dont la destination finale n’a jamais été élucidée. Une demande d’enquête parlementaire a été déposée sur le destin de ces fonds par le député Noël Mamère (Les Verts) en 2003. Des auditions parlementaires ont été menées à ce sujet, au cours desquelles les dirigeants de la multinationale ont assuré aux députés que l’entretien et le renouvellement des canalisations d’eau seraient tout de même assurés.
Police et armée
  • Marie-Georges Picquart, ayant trouvé des preuves que Dreyfus était innocent, a été condamné à un an de prison par un tribunal militaire en 1898 pour avoir révélé la vérité.
  • Laurent Cuenca ex gardien de la Paix, CRS No 24, a créé une association loi 1901 de défense des Policiers et dénoncé les effets néfastes de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Ce qui lui a coûté sa carrière. Il a été mis en retraite pour invalidité après avoir écopé de six mois d’exclusion dont 4 avec sursis au motif d’affranchissement au devoir de réserve et déloyauté.
  • Philippe Pichon, commandant de police et écrivain a dénoncé en 2008 le fonctionnement illégal et les irrégularités du Système de traitement des infractions constatées (STIC), ce qui lui a valu une mise à la retraite d’office à 42 ans par mesure disciplinaire.
Santé & environnement
  • Anne-Marie Casteret, journaliste qui a révélé l’affaire du sang contaminé.
  • André Cicolella, chercheur à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), est sanctionné en 1994 par sa direction, pour avoir souligné publiquement les dangers de l’éther de glycol. En octobre 2000, après six ans de procédure, la Cour de cassation l’a rétabli dans ses droits, en reconnaissant le caractère abusif de son licenciement.
  • Olivier Dubuquoy, géographe et auteur engagé, ses travaux portent sur les pratiques de lobbying de désinformation et de « sciencewashing »54 propres à l’industrie pétrolière et gazière, à l’industrie de l’alumine et aux lobbies de la valorisation des déchets toxiques. En 2011, Olivier Dubuquoy rend publique une étude d’impact confidentielle de Pechiney datant de 1993, confirmant la toxicité des boues rouges contenant des métaux lourds. Il coordonne depuis une série de nouvelles études scientifiques sur la toxicité et l’impact sanitaire des boues rouges et des produits valorisés à base de boues rouges 55. En 2015 et 2016 il co réalise le documentaire Zone rouge, histoire d’une désinformation toxique [archive] qui obtient la mention spéciale du jury au Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du Documentaire de Société 2017. Suite a différentes luttes pour la défense de l’Océan et du Climat, il fonde en 2015 le mouvement Nation Océan56, soutenu entre autres par Pierre Rabhi, José Bové et Matthieu Chedid. En 2017 le mouvement élargit ses actions pour la protection de l’Océan et se structure en association sous le nom de ZEA .
  • Irène Frachon, médecin au CHU de Brest, à l’origine de l’affaire du Mediator.
  • Véronique Lapides, présidente du Collectif Vigilance Franklin, soulignant le nombre élevé de cancers parmi les enfants ayant fréquenté l’école maternelle Franklin Roosevelt, construite à Vincennes sur une partie du site de l’ancienne usine chimique de la société Kodak58.
  • Carine Mayo, journaliste et écrivain français, qui contribue par ses articles à faire connaître l’affaire des cancers pédiatriques de Vincennes.
  • Georges Méar, pilote de ligne ayant fait construire une maison à Brest en 1989, et subi un empoisonnement chimique lié aux matériaux de construction de cette maison, a alerté, des années durant, sur la pollution intérieure des habitations. Ce danger n’a fini par devenir un problème public et reconnu en France, qu’à partir de la fin des années 1990. Un lanceur d’alerte qui a réussi, puisqu’en 2001 a été créé l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur.
  • Jean-Jacques Mélet, médecin qui a révélé la toxicité des amalgames dentaires contenant du mercure51.
  • Pierre Meneton, chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et spécialiste des maladies cardio-vasculaires, est poursuivi en justice le 31 janvier 2008 pour avoir dénoncé le poids des lobbies dans le domaine de la santé. Le Comité des salines de France lui reproche d’avoir dit dans une interview, en mars 2006, que « le lobby des producteurs de sel et du secteur agroalimentaire industriel est très actif. Il désinforme les professionnels de la santé et les médias ». En France, on consomme 10 g de sel par jour en moyenne. André Cicolella conclut : « Si on passe à 6 g par jour, on réduit de 22 % les accidents vasculaires cérébraux et de 16 % les infarctus, selon les estimations des experts. » Le 13 mars 2008, le tribunal correctionnel de Paris donne raison à Pierre Meneton et déboute le Comité des salines de France.
  • Henri Pézerat, chimiste, un des membres fondateurs du collectif intersyndical de Jussieu qui, dès le début des années 1970, a alerté sur les dangers de l’amiante — voir le livre Danger ! Amiante qui raconte l’histoire du conflit de l’amiante en France. Animant la contre-expertise notamment en toxicologie, il a également contribué au retour de l’amiante dans le débat public au milieu des années 199051.
  • Jean-François Viel, épidémiologiste et professeur à l’université de Besançon, auteur notamment d’une étude sur les leucémies autour des sites nucléaires de La Hague, laquelle avait créé un précédent en matière d’exposition des populations riveraines autour des centres nucléaires français — sur le modèle de Sellafield en Angleterre. Cette étude, publiée dans une revue anglo-saxonne, a été reprise en France par Science&Vie en décembre 2005, dans un numéro qui titrait « Nucléaire et cancer ».

Aux Pays-Bas

  • Gerrit de Wit, né en 1957, est un ancien policier et fonctionnaire néerlandais connu pour avoir dénoncé des fraudes et de la corruption au sein du ministère du Logement où il travaillait. Il a fait ses révélations à la fin des années 1990. Le ministre du Logement, Jan Pronk, l’a félicité en lui accordant un avancement. À la suite de cela, la direction administrative a lancé contre lui une procédure de licenciement qui a duré des années.
  • Harrie Timmerman, né en 1946, est un criminologue et auteur néerlandais connu comme lanceur d’alerte à propos du meurtre du parc Schiedam. Expert en criminologie comportementale détaché auprès de la police de Groningue, il a été partiellement impliqué dans le cas du meurtre du parc Schiedam. Il a découvert que des traces ADN innocentaient la personne condamnée pour ce crime, et a essayé sans résultat de dénoncer cette injustice de manière interne, avant de contacter la presse. Il a été interrogé en direct à la radio sur cette affaire le 5 septembre 2005, à la suite de quoi la police de Groningue n’a pas prolongé son contrat. Son collègue Dick Gosewehr a été muté et dégradé à la suite de cette même affaire.

En Suisse

  • Rudolf Elmer a transmis en 2005 à quelques média suisses des informations sensibles pour la banque zurichoise Julius Bär, dont des données bancaires internes de clients possédant un trust administré par la filiale de la banque à George Town aux îles Caïmans. Publiées sur WikiLeaks en 2008, ces révélations ont déclenché plusieurs enquêtes fiscales aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni. Bien que ses premières dénonciations semblent principalement motivées par un esprit de revanche lié à un licenciement qu’il juge abusif, Rudolf Elmer est par la suite devenu un authentique lanceur d’alerte en dénonçant des faits de fraude fiscale facilités ou encouragés par ses employeurs ultérieurs.
  • Christoph Meili a remarqué en 1997 que l’Union de banques suisses détruisait les preuves concernant des avoirs juifs, dans le cadre de l’affaire des comptes en déshérence, alors que la loi suisse exige que les banques restituent ces biens aux familles des Juifs tués au cours de la Shoah. Les autorités suisses ont réagi en émettant un mandat d’arrêt au motif qu’il aurait enfreint le secret bancaire. Meili a dû prendre la fuite aux États-Unis où il a obtenu l’asile politique. C’est le premier citoyen helvète à avoir obtenu ce statut. Le mandat d’arrêt a été annulé ultérieurement mais Meili a choisi de rester expatrié jusqu’en 2004.
  • Pascal Diethelm et Jean-Charles Rielle, activistes suisses en faveur du contrôle du tabac et anciens étudiants de l’Université de Genève, révélèrent les liens secrets du professeur d’épidémiologie Ragnar Rylander avec l’industrie du tabac. Dans un communiqué publié en 2001, Pascal Diethelm et Jean-Charles Rielle accusèrent Rylander d’être secrètement employé par la société tabatière Philip Morris et qualifièrent de fraude scientifique sans équivalent la dissimulation de ses liens avec l’industrie du tabac durant une période de 30 ans pendant laquelle il s’était présenté comme scientifique indépendant, alors qu’il obéissait aux ordres de la direction et des juristes de Philip Morris, et avait publié des articles et organisé des colloques qui niaient ou banalisaient la toxicité de la tabagie passive. Après un long procès qui alla jusqu’au Tribunal fédéral, toutes les accusations furent confirmées. À la suite de ce jugement, l’Université de Genève a interdit à ses membres de demander des financements de recherche ou d’accomplir de la consultance directe ou indirecte pour l’industrie du tabac.
  • Hervé Falciani, Français, ancien informaticien de la banque HSBC à Genève dans l’affaire des évadés fiscaux et les révélations de SwissLeaks.
  • Yasmine Motarjemi, ancienne cadre dirigeante chargée de la sécurité alimentaire au siège de Nestlé, dénonce des pratiques immorales et la gestion défaillante de la sécurité sanitaire des produits alimentaires de son entreprise. En 2011, elle porte plainte contre la multinationale.

En Europe

  • Árpád Pusztai (voir affaire Pusztai).
  • Paul van Buitenen est un fonctionnaire européen de nationalité néerlandaise qui en 1988 s’est opposé ouvertement à certains comportements frauduleux de membres de la Commission européenne. Il a aussi mis en évidence le traitement inadéquat — à son avis — par les instances compétentes, de ses révélations. Le résultat de son action est que toute l’équipe de commissaires européens dont Édith Cresson a dû démissionner, que lui-même a été suspendu durant quatre mois avec réduction de son salaire et qu’il a ensuite été déplacé vers une fonction moins exposé.
  • Hans-Peter Martin, citoyen et parlementaire autrichien, a acquis une certaine notoriété lorsqu’il a accusé certains de ses collègues du Parlement Européen. Ses accusations portaient sur la corruption, l’enrichissement et le gaspillage de fonds publics par la présentation de frais de repas et les indemnités de déplacement anormalement élevés. En réaction, il a été lui-même accusé d’abus d’indemnités de repas. Le 31 mars 2004 il a publié à Strasbourg une liste de 57 noms de parlementaires allemands qui auraient perçus des indemnités de présence irrégulières. Il accusait les hommes politiques de tous les partis de se signaler le matin sur la liste de présence, et de quitter ensuite immédiatement le bâtiment. Il avait enregistré 7 200 cas de ce type, où les jetons de présence avaient été abusivement réclamés. Dans une conférence de presse commune de tous les représentants des groupes politiques du parlement, Hans-Gert Pöttering (CDU) a qualifié les déclarations de Hans-Peter Martin d’inacceptables et injustifiées. Cependant, une réforme du système d’indemnisation des parlementaires a été souhaitée, mais il a été décidé de ne pas traiter cela en public.
  • Václav Havel est connu comme représentant de l’opposition intellectuelle tchécoslovaque. En tant que citoyen, il a protesté contre l’oppression intense qui a marqué la Normalisation en Tchécoslovaquie. Sa lettre ouverte adressée en 1975 au président tchécoslovaque Gustáv Husák, dans laquelle il dénonçait la situation critique de la société et la responsabilité du régime politique, a connu un large retentissement. Ses actions l’ont conduit en prison sous le régime communiste puis à la présidence de son pays après la chute du mur de Berlin.
  • Ivan Illich, citoyen autrichien (1926-2002) est un penseur de l’écologie politique et une figure importante de la critique de la société industrielle. Il est l’inventeur de la notion de contre-productivité, qui décrit un phénomène embarrassant : lorsqu’elles atteignent un seuil critique (et sont en situation de monopole), les grandes institutions de nos sociétés modernes industrielles s’érigent parfois sans le savoir en obstacles à leur propre fonctionnement : la médecine nuit à la santé (s’attaquant à la maladie, parfois au détriment de la santé du patient), le transport et la vitesse font perdre du temps, l’école abêtit, les communications deviennent si denses et si envahissantes que plus personne n’écoute ou ne se fait entendre, etc.
  • Jan Karski (1914 Łódź, 2000 Washington) est un résistant polonais qui visita par deux fois clandestinement le ghetto de Varsovie et un centre de tri alimentant des camps d’extermination, puis témoigna auprès du président Roosevelt, du ministre britannique des Affaires étrangères, du gouvernement polonais en exil et des autorités juives des États-Unis et du Royaume-Uni, pour les informer de l’extermination des Juifs d’Europe par les Nazis. Le rapport Karski fut lu, sans que cette lecture ne soit suivie d’effets.
  • Henri Dunant (1828-1910) dans son livre Un souvenir de Solférino dénonce les souffrances des militaires blessés sur les champs de bataille tels qu’il les a vues à Solférino en 1859. Ce cri d’alarme, l’action déterminée d’un groupe de cinq citoyens genevois, et un gros travail d’influence auprès des têtes couronnées d’Europe, conduisirent à la signature des Conventions de Genève pour la protection des militaires blessés et des prisonniers en temps de guerre, et à la création de la Croix-Rouge.
  • Laurenzo Valla, dit aussi Laurentius della Vale, (Rome, 1407–1457), fit des recherches sur les écrits des pères de l’Église. Il découvrit et prouva que la Donation de Constantin au pape Sylvestre Ier était un faux. Par ce document, le pape prétendait avoir hérité de la dignité des derniers empereurs ayant réellement gouverné l’Empire romain. Lorenzo Valla inventa la critique textuelle et démontra que ce document prétendument du IVe siècle avait été fabriqué au VIe siècle. Lorsqu’en 1444 il voyagea à Rome, il ne put échapper à la haine de ses nombreux ennemis, qu’en se déguisant pour s’enfuir.
  • Martin Luther (10 novembre 1483, Eisleben – 18 février 1546, Eisleben) était un moine allemand. Le 31 octobre 1517, il aurait placardé sur les portes de la chapelle du château de Wittenberg ses « 95 thèses » condamnant violemment la vente d’indulgences que pratiquait l’Église catholique, et plus durement encore les pratiques du Haut clergé – principalement de la papauté. Le pape Léon X (de la dynastie Médicis) lui ordonna de se rétracter par la bulle pontificale Exsurge Domine, mais Luther la brûlera en public et rompra avec Rome. Il recevra, le 3 janvier 1521, la bulle Decet romanum pontificem qui lui signifie son excommunication.

En Belgique

  • L’anglais Edmund Dene Morel était vers la fin des années 1890 un employé de la société maritime Elder Dempster, qui avait un contrat couvrant toutes les importations et exportations de l’État indépendant du Congo. Il était engagé comme agent de liaison entre sa société et l’agent de l’État au Congo. Il fit rapidement un triple constat :
    • les livraisons d’armes et de munitions au Congo étaient régulières et nombreuses ;
    • rien n’entrait, en paiement des très importantes quantités de caoutchouc et d’ivoire qui étaient exportées du Congo ;
    • au sommet des opérations commerciales entre l’Europe et le Congo, un opérateur réalisait ainsi d’énormes bénéfices.

De ses observations au port d’Anvers et de l’examen de la comptabilité de l’entreprise qui l’employait, il conclut à l’existence de l’esclavage au Congo, avec d’autres, il contribua activement à le dénoncer.

  • Victor Martin, sociologue belge (1912-1989). Durant la seconde guerre mondiale, il ramena d’une mission en zone allemande les premières informations fiables sur le sort des Juifs déportés en Allemagne et le fonctionnement du camp d’Auschwitz.
  • Jean Van Lierde (1926-2006) reçoit en 1949 ses « papiers de milice », comme on dit en Belgique. Il envoie alors une lettre ouverte au ministre de la Défense nationale pour lui faire part de son « refus d’accomplir ce service qui rend obligatoire l’apprentissage du crime ». Sa détermination et ses prises de position l’ont conduit à devoir travailler dans les mines pour finalement aboutir à la reconnaissance légale du statut d’objecteur de conscience.

Aux États-Unis

Parmi les lanceurs d’alerte les plus célèbres, on compte :

  • W. Mark Felt (alias Gorge Profonde), un informateur (secret jusqu’en 2005) qui en 1972 a révélé aux journalistes Carl Bernstein et Bob Woodward des informations sur l’implication du président des États-Unis Richard Nixon dans le scandale du Watergate. L’affaire déboucha sur la démission du président, une peine de détention pour le chef de cabinet de la Maison-Blanche H.R. Haldeman et pour John Ehrlichmann, un conseiller du président.

Environnement & santé

  • Erin Brockovich a dévoilé l’affaire du chrome hexavalent dans l’eau potable de Hinkley, en Californie. Elle découvre elle-même les problèmes de santé publique en travaillant comme adjointe juridique sur différentes demandes d’indemnisation. En 1993, elle obtiendra de la Pacific Gas and Electric Company 333 millions de dollars pour les victimes à l’issue d’un procès. Son histoire est racontée dans le film Erin Brockovich, seule contre tous. Elle est aujourd’hui présidente de Brockovich Research & Consulting.
  • Clair Patterson qui a prouvé qu’il existait aux États-Unis et dans le monde une très forte augmentation de la pollution par le plomb, qu’elle affectait l’être humain et de nombreuses autres espèces et qu’elle provenait en grande partie du plomb tétraéthyl utilisé comme additif dans l’essence, ainsi (mais dans une moindre mesure) que du plomb alors utilisé dans les soudures de boîtes de conserve, les peintures, les vernis… Il a contribué à faire avancer la législation américaine sur le plomb, malgré le déni et le lobbying d’entreprises telles que Ethyl Gasoline Corporation qui produisait depuis les années 1920 le tétraéthyl de plomb.
  • Jeffrey Wigand, cadre de l’industrie du tabac qui révéla au début des années 1990 au grand public que cette industrie connaissait et cachait depuis longtemps le caractère addictif et cancérigène des cigarettes. Son combat a été porté à l’écran par Michael Mann sous le titre The Insider en 1999.

Renseignement

Agence nationale de sécurité (NSA)
  • William Binney ayant travaillé à la NSA pendant plus de 30 ans, a dénoncé en 2002 sa politique de collecte de données massive et prétend que la NSA viole délibérément la constitution des États-Unis.
  • Thomas Drake révéla des manquements de la NSA, notamment autour du programme Trailblazer (en)
  • Bradley Manning est accusé en juillet 2010 d’avoir transmis à WikiLeaks 92 000 war-logs, documents militaires classés secret défense sur la guerre d’Afghanistan.
  • Edward Snowden, ancien employé de la CIA et consultant de la NSA, a rendu public en 2013, 2014 et 2015 par l’intermédiaire de plusieurs journaux (The Guardian, Washington Post, Der Spiegel, The New York Times) de nombreuses révélations sur les programmes de surveillance de masse de la NSA. Il a notamment révélé en juin 2013, le système d’écoutes appelé PRISM lancé en 2007 par le gouvernement américain pour surveiller les données des internautes sur des sites comme Google, Facebook, YouTube, Microsoft, Yahoo!, Skype, AOL et Apple sous le couvert de la lutte antiterroriste. Exilé à Hong Kong en juin 2013, puis à Moscou, Edward Snowden a obtenu le 31 juillet 2013 l’asile temporaire en Russie.
Agence centrale de renseignement (CIA)
  • John Kiriakou, ancien officier traitant de l’agence, révéla l’utilisation de la technique du waterboarding sur des prisonniers.

Défense

  • Kathryn Bolkovac, embauchée par la compagnie privée américaine DynCorp dans le cadre d’un contrat dépendant de l’O.N.U de Surveillance et Maintien de l’Ordre après la fin de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Elle dévoila en 2002 la consommation par plusieurs officiers de prostituées et leur participation avérée au trafic d’êtres humains. Beaucoup durent démissionner, soupçonnés d’activités illégales, mais étant couverts par l’immunité diplomatique, aucun ne fut poursuivi38. Son histoire est à l’origine du film Seule contre tous39 sorti en 2011.
  • Daniel Ellsberg a fourni en 1971 au New York Times un rapport top-secret de 7 000 pages sur l’état de la guerre du Viêt Nam connu comme les Pentagon Papers. Il apparut au public que le gouvernement des États-Unis mentait sur la situation réelle des troupes sur le terrain, en réalité désastreuse. Ellsberg fut poursuivi entre autres pour espionnage et conspiration, avant d’être acquitté durant le scandale du Watergate.

Justice

  • Jesselyn Radack, avocate travaillant pour le département de la Justice, elle révèle un manquement à l’éthique commis dans le cadre d’une procédure fédérale contre John Walker Lindh et les tentatives de le cacher, en particulier avec la suppression de courriels.
  • Frederic Whitehurst (en) est un chimiste du FBI qui a été dans les années 1990 le meilleur expert de cette administration sur les questions de résidus d’explosifs. Il a été le premier whistleblower contemporain du FBI. Il a signalé des manques de critères scientifiques et de graves lacunes dans le laboratoire du FBI, y compris à propos de la première explosion du World Trade Center et de celle d’Oklahoma City. Ces révélations déclenchèrent un ré-agencement du laboratoire du FBI à la suite d’une enquête en 1997 de l’inspecteur général du ministère de la Justice. Le Dr Whitehurst déposa une plainte de vengeance sur lanceur d’alerte et il obtint un arrangement avec le FBI d’une valeur supérieure à 1,16 million de dollars américains.

Au Canada

  • À la suite d’un appel au public de Normand Lester dans Le Devoir en 2005 intitulé Il faut aussi une enquête publique sur les magouilles référendaires [archive], un fonctionnaire contacte Lester et lui remet une caisse contenant des documents incriminants sur Option Canada. Ces documents seront utilisés pour écrire Les secrets d’Option Canada. Le Vérificateur général du Canada, la GRC et le Directeur général des élections du Québec lanceront une enquête sur l’organisme.
  • Ma Chouette ou MaChouette est le nom de code du dénonciateur ou de la dénonciatrice encore anonyme du Scandale des commandites entourant le détournement de fonds publics destinés à une campagne de relations publiques, menée par le gouvernement fédéral canadien, visant à contrecarrer les actions du Parti Québécois en faveur de la souveraineté du Québec. Ma Chouette était une importante source d’information pour le journaliste Daniel Leblanc qui s’est engagé à protéger son anonymat40.
  • Alan Cutler (en) est un ancien fonctionnaire du gouvernement fédéral canadien au ministère des Travaux publics où il avait comme supérieur hiérarchique le fonctionnaire Charles Guité. Cutler a voulu, dès 1995, attirer l’attention sur les abus de ce qui est devenu par la suite le Scandale des commandites. Il a été rétrogradé et muté pour ses peines, mais a pu, en 2004, donner son témoignage devant la Commission Gomery.
  • Shiv Chopra‘, Margaret Haydon et Gérard Lambert étaient des fonctionnaires du gouvernement fédéral canadien qui ont dénoncé les menaces à la santé humaine associées à l’hormone de croissance bovine. Shiv Copra et Margaret Haydon ont par ailleurs dénoncé comme insuffisantes les mesures de leur gouvernement pour prévenir la maladie de la vache folle. Les trois ont été congédiés en 2004. Malgré des recours engagés devant diverses instances, seul Gérard Lambert a été réintégré dans ses fonctions41. En date du 14 novembre 2011, Chopra, Haydon et Lambert se sont vus octroyer le premier Prix d’intégrité (« Integrity Award ») par l’ONG Canadian Journalists for Freedom of Expression pour avoir « agi courageusement dans l’intérêt public sans égard au gain personnel et au risque de représailles mettant en péril leur carrière, leur gagne-pain et leur liberté personnelle »42.

En Russie

  • L’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) a dénoncé le goulag soviétique dans plusieurs livres et l’a ainsi révélé au monde entier : « Une Journée d’Ivan Denissovitch » publié en 1962 est un récit sur un détenu ordinaire du Goulag. Ses autres livres clandestins « Le Pavillon des Cancéreux » (1968), puis « Le Premier Cercle » (1968) et « l’Archipel du Goulag » (1974) vont dans le même sens, et finalement Soljenitsyne est expulsé de son pays en 1974.
  • Alexandre Nikitine, un ancien commandant de sous-marin nucléaire russe tente, après avoir quitté la Marine, d’avertir le monde du risque environnemental que représentent les sous-marins nucléaires russes déclassés. En 1996, il coécrit avec l’association Bellona un rapport intitulé « La flotte nordique russe – Sources de contamination radioactive ». Le FSB (successeur du KGB) l’arrête et l’emprisonne pour trahison et divulgation de secrets d’État. Il est finalement acquitté après plusieurs années de procès et d’appels.

En Chine

  • Harry Wu est un ex-citoyen chinois devenu américain qui a dénoncé les camps de rééducation par le travail laogai semblables au goulag soviétique.

Autres pays

  • Le site WikiLeaks, personnifié par son porte-drapeau et porte-parole Julian Assange, diffuse de nombreuses alertes sous forme d’informations confidentielles qui lui sont confiées par d’anonymes lanceurs d’alerte.
  • Le site OpenLeaks, créé dans le même but que WikiLeaks, mais ayant une politique de diffusion des informations différentes.
  • L’encyclique du pape François Laudato si, qui est consacrée à la défense écologique de « notre maison commune » et en dénonce le « paradigme technocratique », ne fait aucune mention du phénomène mondial des lanceurs d’alerte. Pourtant le souverain pontife semble en être conscient lorsqu’il écrit « que l’être humain est encore capable d’intervenir positivement. Comme il a été créé pour aimer, du milieu de ses limites, jaillissent inévitablement des gestes de générosité, de solidarité et d’attention » (LS 58) […] « Tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer, au-delà de tous les conditionnements mentaux et sociaux qu’on leur impose. Ils sont capables de se regarder eux-mêmes avec honnêteté, de révéler au grand jour leur propre dégoût, et d’initier de nouveaux chemins vers la vraie liberté » (LS 205).

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